De plus en plus de professionnels cherchent à élargir leurs horizons, à acquérir une expérience internationale et à travailler dans d’autres pays. Trouver un emploi à l’étranger tout en restant salarié d’une entreprise française peut présenter de nombreux avantages : conserver sa sécurité sociale, sa retraite, avoir une certaine stabilité financière et bénéficier du soutien d’un employeur connu. Pour autant, travailler hors de France comporte également des défis. Cet article vous présente les différents aspects liés au travail à l’étranger pour un employeur français.
Les différentes formes d’expatriation
Il existe plusieurs façons de travailler à l’étranger pour un employeur français : l’expatriation, le détachement, le voyage d’affaires ou encore le télétravail international. Chacune de ces formes présente des particularités en termes de statut juridique, fiscal et social.
L’expatriation est la situation où le salarié quitte son pays d’origine pour s’installer dans un autre pays afin d’y exercer son activité professionnelle. Dans ce cas, il rompt ses liens avec la sécurité sociale française et doit cotiser dans le pays hôte, sous réserve des conventions bilatérales existantes.
Le détachement, quant à lui, permet au salarié de conserver son contrat de travail français et sa couverture sociale française tout en travaillant temporairement à l’étranger. Ce statut est généralement utilisé pour des missions de courte durée (moins de deux ans).
Le voyage d’affaires concerne les déplacements ponctuels à l’étranger pour le compte de l’employeur français, sans changement de lieu de travail habituel.
Enfin, le télétravail international offre la possibilité de travailler à distance depuis un autre pays tout en restant salarié d’une entreprise française. Cette formule séduit notamment en période de pandémie et grâce aux nouvelles technologies.
Les avantages et les inconvénients du travail à l’étranger pour un employeur français
Travailler à l’étranger pour une entreprise française présente plusieurs avantages :
- Une meilleure connaissance des cultures et pratiques professionnelles internationales;
- L’opportunité d’apprendre ou perfectionner une langue étrangère;
- La possibilité d’accéder à des postes à responsabilités plus rapidement;
- Le développement de compétences transversales telles que la flexibilité, l’autonomie et la capacité d’adaptation.
Cependant, il existe également des inconvénients :
- La difficulté d’intégration dans le pays d’accueil;
- Le coût souvent élevé de la vie à l’étranger;
- La nécessité de s’adapter aux réglementations locales;
- Le risque de se sentir isolé ou déraciné.
Les conditions pour travailler à l’étranger pour un employeur français
Pour pouvoir travailler à l’étranger pour une entreprise française, il est nécessaire de respecter certaines conditions :
- Être titulaire d’un contrat de travail français;
- Obtenir un visa de travail ou un permis de séjour dans le pays d’accueil (selon les réglementations locales);
- Souscrire à une assurance maladie internationale;
- Respecter les obligations fiscales et sociales du pays d’accueil.
La protection sociale des salariés français travaillant à l’étranger
Les salariés français travaillant à l’étranger bénéficient d’une protection sociale différente selon leur statut :
- En cas d’expatriation, ils cotisent au régime de sécurité sociale du pays d’accueil. Ils peuvent également adhérer volontairement à la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) pour continuer à cotiser en France et bénéficier des prestations sociales françaises;
- En cas de détachement, ils demeurent affiliés au régime français, et leurs cotisations sont versées en France. Ils conservent ainsi leurs droits aux prestations sociales françaises.
Certaines conventions bilatérales prévoient également la coordination entre les systèmes de sécurité sociale des deux pays concernés, afin d’éviter les situations de double cotisation et d’assurer la continuité des droits des travailleurs.
La fiscalité des salariés français travaillant à l’étranger
Les règles fiscales applicables aux salariés français travaillant à l’étranger dépendent de leur statut de résident ou non-résident en France :
- Les résidents français sont imposables en France sur l’ensemble de leurs revenus mondiaux, y compris ceux perçus à l’étranger. Ils peuvent cependant bénéficier d’exonérations ou de crédits d’impôt en fonction des conventions fiscales existantes entre la France et le pays d’accueil;
- Les non-résidents ne sont imposables en France que sur leurs revenus de source française. Leurs revenus perçus à l’étranger sont soumis à l’impôt dans le pays d’accueil, selon les règles locales.
Afin d’éviter les situations de double imposition, la France a conclu des conventions fiscales avec de nombreux pays, prévoyant notamment des mécanismes d’exonération ou de crédit d’impôt pour les salariés français travaillant à l’étranger.